Désignation :
Goules - (Français)
Al-Ghoûl - (Arabe) Al-Ghoûla au féminin.
Gula ou Goulu - (Latin)
Drekavac - (slave)
Yogni ou Dakini - (Hindy vajrayāna)
Utug ou Gigim - (Chaldéen)
Khandroma - (Tibétaine) prononcé «
Mkha'-'gro-ma »
Kōngxíng Mǔ - (Chinois et mandarin)
Dakini-ten - (Japonais)
Famille :
Humanoïde Nécromorphe
Origine :
Mythologie akkadienne, pré-islamiste, hindoue, chaldéenne, perse, slave, tibétaine, chinoise, japonaise, ainsi que les croyances musulmanes, indoues et bouddhistes, avant de s’étendre sur l’ensemble du territoire européen, Nord-Afrique, puis mondiale.
Légende :
Les contes relatant de Goules circulaient déjà dans tout le Moyen-Orient, longtemps avant l’avènement de l'islam (au septième siècle). Il se pourrait que l'arabe « goule » provienne en vérité de Gallu, nom d'un démon akkadien, cité dans l’ancienne mythologie mésopotamienne. Au fil des siècles, les Bédouins ont mis en scène d’innombrables histoires citant des Goules, dont certaines ont trouvé leur place dans la collection "Les Mille et une nuits". Les traductions de ce livre ont pris leurs aise en Europe, dans le courant du dix-huitième siècle et ainsi fait connaître cette être à cheval entre l’Homme et la bête, ni vivant, ni mort.
Dans les textes arabes originaux, les goules de "Les Mille et Une nuits" étaient d’abjectes mangeurs de chair à l’appétit insatiable. N’hésitant jamais à kidnapper leurs victimes errant, à la nuit tombée, trop proche des cimetières, ou à séduire des hommes, sans doute plus simplets, en épousant l'apparence de belles femmes aux formes généreuses. Parfois, ils se faufilaient même dans les réserves, pour y grignoter des dattes.
Parfois associées à des hyènes charognardes, les premiers textes ne les identifiaient pas comme pilleurs de tombes se repaissant des morts. Après une étude entreprit par le chercheur Ahmed Al-Rawi, ce détail ne semble émerger qu’au cours de la traduction française des « Mille et une nuits », effectuée par Antoine Galland. Soit, au début du dix-huitième siècle. Là où, non seulement Galland s’est attribué le droit d’adjoindre ses idées propres, mais a, en prime, créé et introduit le personnage féminin Amina qui, à celle de son nouvel époux, préférait la compagnie des Goules qui élurent domicile dans le cimetière adjacent. Une falsification qui ne manqua pas d’influencer le monde occidental, tout comme sa compréhension du Moyen-Orient.
Pourtant, même si ces premières Goules arabes se refusaient à manger des cadavres, leur équivalence exhibées dans les contes asiatiques ne se montrèrent pas si difficiles, elles (ne me demandez pas pourquoi « Goule » s’utilise au féminin). Dans la mythologie tamoule de l’Inde, une conforme créature, mais à poil dur clairsemé et connue sous le nom de Pey, arborait les champs de batailles au terme des combats, où ils pouvaient aisément s’abreuver de sang, le suçotant à travers les plaies ouvertes des victimes et des mourants. Sous ce même sujet, une large majorité de croyances prétendait, et prétend encore d’ailleurs, que les femmes Vampires seraient, elles aussi, une variété de Goules, étant donné qu’en dépit de leur goût prononcé pour le sang tiède et la chair fraîche, toutes deux se voient pourvues d’une force phénoménale, ainsi que d’une capacité à épouser les traits d’un canidé ou d’une belle femme.
À cela, d'autres variantes de Goules émergèrent dans le Livre des morts tibétain datant du huitième siècle, qui décrit en détail le voyage du bouddhisme à travers la mort. Entre autres, le passage du rêve de Bardol'âme qui, décédée, rencontra les Goules Pishachi. Des êtres de sexe féminin, féroces, à la tête bestiale et au goût prononcé pour les os et viscères.
Pour ce qui est de la politique et la vie en communauté des Goules, ça n’a été que très peu mentionné et avec raison. Dans certains récits, elles coexistent en parfaites solitaires dans des lieux où cadavres humains et bêtes crevées coulent à flot, ou en tant que membres à part entière d’une meute revêche, semblables à des chiens ou des hyènes affamés. Seul les guide leur vorace appétit. Or, autant dire que leur structure sociale se limite à se disputer le butin.
Des Goules particulièrement puissantes accèdent, dans de rares cas, à des positions de pouvoir. Donjons et Dragons se voulant l’une des versions les plus récentes qui y porte mention. D’autres récits, quant à eux, mentionnent des rois s’élevant au sein de leur communauté. Mais entre croyances, mythes et récentes fictions, trop accidenté se veut le terrain en mesure de nous emmener vers la vérité. Seul un point concorde encore : L’entente avec la race humaine reste conflictuelle. Ce qu’indique bien le texte "Les Mille et une nuits". Passage où Sinbad rencontre le roi des Goules des Magians lors de son quatrième voyage. Un souverain carnivore qui, sous sa fausse bonté, cherche à engraisser l'équipage avec un régime constant d'huile de noix de coco, dans le seul but de s’en délecter plus tard.
Bien souvent définit comme étant l’une des espèces de Djinns, il n’en est en vérité rien. Ou du moins, plus personne n’est en mesure de le certifier depuis au moins avant le Moyen Âge. Pour ce faire, faudrait-il déjà connaître les circonstances exactes de la venue au Monde de ces êtres aussi répugnants que malodorants. Un hominidé à n’en point douté, mais tout aussi mort que vif. Ce qui n’est en rien le cas des Djinns qui restent l’égale de l’Homme. Tantôt méchant, tantôt épris de bonté. Les deux seules créatures qui, selon les croyances (primitives et nouvelles), se heurteront au jugement dernier lorsque surgira la fin des temps.
Facteurs à cette métamorphose :
Nativité : Les Goules masculines et féminines existent et peuvent même manifester des attirances charnels. Toutefois, leurs ébats ne donnent que rarement lieu à une progéniture. Mais lorsque cela se produit, on peut alors parler de « Goule née »
Créationniste : Pour d’anciens mythes et folklores, les Goules ne sont qu'une forme d'esprit diabolique dans une cosmologie qui en regorgeait déjà. La tradition islamique, par exemple, classe les goules parmi une autre forme de Djinn. L’une des espèces malveillantes en constante rébellion contre leur créateur
Cause à effet : Dans une version du mythe, toutes les Goules se voulait humain, avant de muté de la sorte en raison de leur méchanceté ou de leur morbidité. Dans certains contes, la personne s’élèverait en tant que telle après sa mort, tandis que dans d’autres, elles le deviendraient qu’après avoir mangé de la chair humaine (un point de vue culturel, bien souvent lié à des transformations monstrueuses, tout comme il en va du Wendigo). Dans les deux cas, la mutation est permanente et liée aux méfaits, ainsi qu’au repenti. Une punition divine pour les personnes particulièrement néfastes.
Pathogénie : Cuisante maladie infectieuse (dans ce cas-ci le ghouldom), que l’on retrouve aussi dans la lycanthropie, le vampirisme et bien d’autres infâmies propres aux nombreuses espèces de morts-vivants. Une suite tragique due à une morsure ou une griffure qui affaiblit la victime jusqu’à ce qu’elle ne se transforme elle-même en Goule, ou qu’elle ne meure puis ressuscite. Dans la plupart des cas, l'infection se transmet par une simple piqûre d'un dard que posséderait ladite Goule, bien que certaines légendes parlent d'origines plus vagues, telle que proximité ou contacte avec une terre souillée par ces dernières.
Généralités :
Comme expliqué, il existe plusieurs variétés de Goules, tout comme il existe plusieurs mythes et légendes comprenant des êtres qui pourraient s’y confondre. À savoir :
Les Drekavac : que l’on retrouve dans la mythologie Slave.
Les Yogni et les Dakini : dont fait mention l’hindouisme vajrayāna.
Les Utug et les Gigim : découvert dans les récits chaldéens (mésopotamiens)
Les Khandroma : (prononcé Mkha'-'gro-ma) dont relatent les croyances tibétaines.
Les Kōngxíng Mǔ : définit par les mythes chinois et mandarins.
Les Dakini-ten : comme ils se nomment dans la mythologie japonaise.
Je passe les autres, si comme elles se sont progressivement répandues sur l’ensemble de l’Orient, de l’Asie, des Balkans, Europe central, ainsi que Pologne, Autriche, Roumanie, Tchèquie, Bulgarie, Turquie, etc.
Comments