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Photo du rédacteurR.Azel

Les Goules

Dernière mise à jour : 27 févr. 2023


Désignation :

Goules - (Français)

Al-Ghoûl - (Arabe) Al-Ghoûla au féminin.

Gula ou Goulu - (Latin)

Drekavac - (slave)

Yogni ou Dakini - (Hindy vajrayāna)

Utug ou Gigim - (Chaldéen)

Khandroma - (Tibétaine) prononcé «

Mkha'-'gro-ma »

Kōngxíng Mǔ - (Chinois et mandarin)

Dakini-ten - (Japonais)




Famille :

Humanoïde Nécromorphe


Origine :

Mythologie akkadienne, pré-islamiste, hindoue, chaldéenne, perse, slave, tibétaine, chinoise, japonaise, ainsi que les croyances musulmanes, indoues et bouddhistes, avant de s’étendre sur l’ensemble du territoire européen, Nord-Afrique, puis mondiale.



Légende :


Les contes relatant de Goules circulaient déjà dans tout le Moyen-Orient, longtemps avant l’avènement de l'islam (au septième siècle). Il se pourrait que l'arabe « goule » provienne en vérité de Gallu, nom d'un démon akkadien, cité dans l’ancienne mythologie mésopotamienne. Au fil des siècles, les Bédouins ont mis en scène d’innombrables histoires citant des Goules, dont certaines ont trouvé leur place dans la collection "Les Mille et une nuits". Les traductions de ce livre ont pris leurs aise en Europe, dans le courant du dix-huitième siècle et ainsi fait connaître cette être à cheval entre l’Homme et la bête, ni vivant, ni mort.

Dans les textes arabes originaux, les goules de "Les Mille et Une nuits" étaient d’abjectes mangeurs de chair à l’appétit insatiable. N’hésitant jamais à kidnapper leurs victimes errant, à la nuit tombée, trop proche des cimetières, ou à séduire des hommes, sans doute plus simplets, en épousant l'apparence de belles femmes aux formes généreuses. Parfois, ils se faufilaient même dans les réserves, pour y grignoter des dattes.

Parfois associées à des hyènes charognardes, les premiers textes ne les identifiaient pas comme pilleurs de tombes se repaissant des morts. Après une étude entreprit par le chercheur Ahmed Al-Rawi, ce détail ne semble émerger qu’au cours de la traduction française des « Mille et une nuits », effectuée par Antoine Galland. Soit, au début du dix-huitième siècle. Là où, non seulement Galland s’est attribué le droit d’adjoindre ses idées propres, mais a, en prime, créé et introduit le personnage féminin Amina qui, à celle de son nouvel époux, préférait la compagnie des Goules qui élurent domicile dans le cimetière adjacent. Une falsification qui ne manqua pas d’influencer le monde occidental, tout comme sa compréhension du Moyen-Orient.

Pourtant, même si ces premières Goules arabes se refusaient à manger des cadavres, leur équivalence exhibées dans les contes asiatiques ne se montrèrent pas si difficiles, elles (ne me demandez pas pourquoi « Goule » s’utilise au féminin). Dans la mythologie tamoule de l’Inde, une conforme créature, mais à poil dur clairsemé et connue sous le nom de Pey, arborait les champs de batailles au terme des combats, où ils pouvaient aisément s’abreuver de sang, le suçotant à travers les plaies ouvertes des victimes et des mourants. Sous ce même sujet, une large majorité de croyances prétendait, et prétend encore d’ailleurs, que les femmes Vampires seraient, elles aussi, une variété de Goules, étant donné qu’en dépit de leur goût prononcé pour le sang tiède et la chair fraîche, toutes deux se voient pourvues d’une force phénoménale, ainsi que d’une capacité à épouser les traits d’un canidé ou d’une belle femme.

À cela, d'autres variantes de Goules émergèrent dans le Livre des morts tibétain datant du huitième siècle, qui décrit en détail le voyage du bouddhisme à travers la mort. Entre autres, le passage du rêve de Bardol'âme qui, décédée, rencontra les Goules Pishachi. Des êtres de sexe féminin, féroces, à la tête bestiale et au goût prononcé pour les os et viscères.

Pour ce qui est de la politique et la vie en communauté des Goules, ça n’a été que très peu mentionné et avec raison. Dans certains récits, elles coexistent en parfaites solitaires dans des lieux où cadavres humains et bêtes crevées coulent à flot, ou en tant que membres à part entière d’une meute revêche, semblables à des chiens ou des hyènes affamés. Seul les guide leur vorace appétit. Or, autant dire que leur structure sociale se limite à se disputer le butin.

Des Goules particulièrement puissantes accèdent, dans de rares cas, à des positions de pouvoir. Donjons et Dragons se voulant l’une des versions les plus récentes qui y porte mention. D’autres récits, quant à eux, mentionnent des rois s’élevant au sein de leur communauté. Mais entre croyances, mythes et récentes fictions, trop accidenté se veut le terrain en mesure de nous emmener vers la vérité. Seul un point concorde encore : L’entente avec la race humaine reste conflictuelle. Ce qu’indique bien le texte "Les Mille et une nuits". Passage où Sinbad rencontre le roi des Goules des Magians lors de son quatrième voyage. Un souverain carnivore qui, sous sa fausse bonté, cherche à engraisser l'équipage avec un régime constant d'huile de noix de coco, dans le seul but de s’en délecter plus tard.

Bien souvent définit comme étant l’une des espèces de Djinns, il n’en est en vérité rien. Ou du moins, plus personne n’est en mesure de le certifier depuis au moins avant le Moyen Âge. Pour ce faire, faudrait-il déjà connaître les circonstances exactes de la venue au Monde de ces êtres aussi répugnants que malodorants. Un hominidé à n’en point douté, mais tout aussi mort que vif. Ce qui n’est en rien le cas des Djinns qui restent l’égale de l’Homme. Tantôt méchant, tantôt épris de bonté. Les deux seules créatures qui, selon les croyances (primitives et nouvelles), se heurteront au jugement dernier lorsque surgira la fin des temps.



Facteurs à cette métamorphose :


  • Nativité : Les Goules masculines et féminines existent et peuvent même manifester des attirances charnels. Toutefois, leurs ébats ne donnent que rarement lieu à une progéniture. Mais lorsque cela se produit, on peut alors parler de « Goule née »

  • Créationniste : Pour d’anciens mythes et folklores, les Goules ne sont qu'une forme d'esprit diabolique dans une cosmologie qui en regorgeait déjà. La tradition islamique, par exemple, classe les goules parmi une autre forme de Djinn. L’une des espèces malveillantes en constante rébellion contre leur créateur

  • Cause à effet : Dans une version du mythe, toutes les Goules se voulait humain, avant de muté de la sorte en raison de leur méchanceté ou de leur morbidité. Dans certains contes, la personne s’élèverait en tant que telle après sa mort, tandis que dans d’autres, elles le deviendraient qu’après avoir mangé de la chair humaine (un point de vue culturel, bien souvent lié à des transformations monstrueuses, tout comme il en va du Wendigo). Dans les deux cas, la mutation est permanente et liée aux méfaits, ainsi qu’au repenti. Une punition divine pour les personnes particulièrement néfastes.

  • Pathogénie : Cuisante maladie infectieuse (dans ce cas-ci le ghouldom), que l’on retrouve aussi dans la lycanthropie, le vampirisme et bien d’autres infâmies propres aux nombreuses espèces de morts-vivants. Une suite tragique due à une morsure ou une griffure qui affaiblit la victime jusqu’à ce qu’elle ne se transforme elle-même en Goule, ou qu’elle ne meure puis ressuscite. Dans la plupart des cas, l'infection se transmet par une simple piqûre d'un dard que posséderait ladite Goule, bien que certaines légendes parlent d'origines plus vagues, telle que proximité ou contacte avec une terre souillée par ces dernières.



Généralités :


Comme expliqué, il existe plusieurs variétés de Goules, tout comme il existe plusieurs mythes et légendes comprenant des êtres qui pourraient s’y confondre. À savoir :


  • Les Drekavac : que l’on retrouve dans la mythologie Slave.

  • Les Yogni et les Dakini : dont fait mention l’hindouisme vajrayāna.

  • Les Utug et les Gigim : découvert dans les récits chaldéens (mésopotamiens)

  • Les Khandroma : (prononcé Mkha'-'gro-ma) dont relatent les croyances tibétaines.

  • Les Kōngxíng Mǔ : définit par les mythes chinois et mandarins.

  • Les Dakini-ten : comme ils se nomment dans la mythologie japonaise.

  • Je passe les autres, si comme elles se sont progressivement répandues sur l’ensemble de l’Orient, de l’Asie, des Balkans, Europe central, ainsi que Pologne, Autriche, Roumanie, Tchèquie, Bulgarie, Turquie, etc.

Comme vous l’aurez compris en survolant les listes cités au-dessus, l’origine des Goules se veut aussi farfelue que chaotique. Étoffée, remodelée puis réorientée au goût du jour et de chacun, elles n’ont cessé de changer de mœurs, de formes, d’us et de coutumes. Une large majorité de chercheurs vous diront qu’elles ont trouvé naissance au cours de l’ère antique, dans les mythes et légendes persanes et chaldéennes (Mésopotamie), maintes fois cités dans l’œuvre « Les mille et une nuits ». Pourtant, il est possible de retracer leur existence dans des textes Akkadiens datant du Néolithique et même dans la mythologie slave remontant jusqu’au Mésolithique. Un point de vue qui se voit renforcé par de nombreux textes qui leur alloue une existence plus ancienne que celle de l’Homme. De même pour la chinoise envers qui elle noircissait ne nombreux ouvres au cours de ces mêmes périodes.

Les successions d’histoires et la forte médiatisation de ces deux derniers siècle n’a eu pour conséquence que d’accroître les ragots et ensevelir leur origine, déjà sujet à controverse au début du Moyen Âge. À cela, tout porte à croire qu’en plus de leur répugnance et de leur pestilence (dans leur état originel), elles s’affichaient difformes. Dos voûtés, se traînant souvent à quatre pattes et d’un aspect rachitique en dépit de leur insatiable appétit. Au point qu’elles pouvaient être confondues avec des chiens errants ou des hyènes. Deux animaux en quoi la Goules pouvait se transformer pour attaquer ses victimes. Certaines histoires leur prêtent même un pouvoir d’invisibilité pour la laisser opérer en toute impunité. D’autres mythes, en revanche, indiquent que les Goules femelles détiennent la faculté de remodelé leur apparence, ainsi que leur peau grisâtre ou blanchâtre pour épouser les traits d’une femme somptueuse qui s’aventurerait à courtiser les voyageurs et les sots, avant de s’en prendre à eux avec violence, tout comme le faisaient certaines variétés de Siréniens. Des contes les gratifient même d’une vie éternelle, alors que les plus anciens indiquent qu’il est fort aisé de s’en démettre. Pour ce faire, il faut lui administrer un coup d’épée. Un seul ! Car si on ne l’achève pas d’un premier coup, le second serait à même de lui restituer sa pleine puissance, grâce à laquelle elle tuerait sans hésiter son agresseur. Le soleil serait aussi un bon moyen d’en venir à bout. Faudrait-il encore, cela-dit, parvenir à la déloger de sa cache.

Son aspect bestial et sa difformité s’explique par le fait qu’elle est constamment recourbée. Que ce soit au moment de ses festins, accroupie dans des cercueils où la place fait défaut, ou lorsqu’elle se retire, avant le lever du jour, pour arpenter les galeries qu’elle a creusées à l’aide de ces longues griffes. Après, exception faite du dégoût qu’elle provoque, peut-être n’est-elle pas la plus dangereuse des créatures. D’autant plus que certains méfaits dont elle s’est vue accusée au fil des siècles, semble plus proche de ceux occasionnés par les Djinns Marids, Saahlas ou Efrits ( ‘Ifrit).

La Goule ! L’une des rares créatures à faire à la fois partie des croyances, des mythes et des légendes. Une curiosité qui a animé bien des débats par le passé et continu de le faire encore aujourd’hui. Tout comme elle continue de noircir les pages des ouvrages et captiver les sens des spectateurs. Romans, nouvelles, séries, films, animations, potins sur des quotidiens suite à une vague de cannibalisme. Elle est à la fois présente et effacée. Or, mythe ou réalité ? Car à ce jour, les scientifiques eux-mêmes se posent la question.






Dans la saga QVN :


Appartenant à la fois au Monde caché et à celui des Enfers, les Goules opèrent sur chacune des terres. Elles se repaissent non seulement de cadavre, mais n’hésitent pas non plus à seconder les Djinns qui leur ont enseigné la magie avant se regrouper pour mieux étendre un plan des plus diaboliques, concocté tout spécialement pour renverser l’Homme.



Faits dans la saga : (attention au spolie)


Les Goules apparaissent très tôt dans l’histoire, faute aux dossiers du scribe qui, pour une raison que le traducteur se devra de découvrir, ne se suivent pas. Balboo et les enfants de sa tribu seront les premiers à s’y confronter. Une autre Élue le sera elle aussi, bien que la vérité sur sa présence ne lui sera avouée que plus tard, faute à l’aspect trop humain dont la créature s’est parée. Une autre guerrière, en revanche, sera prise à tort pour l’une d’elle, au point de laisser naître une flagrante méfiance à son égard.



Autres créatures similaires ou voisines :


> Acheri et les Vetala (mythologie indoue)

> Bogeyman (mythologie anglaise)

> Bonhomme-sept-heure et Babou (mythologies canadienne et inuite)

> Les Changelins ou Changelings (folklores européen)

> Le Cheval Gauvin (légendes jurassienne et Franche-comté)

> El Coco (mythologie ibérique) (devenu El Cucuy en Amérique latine)

> Le Croquemitaine (généralisation des mythologies européennes)

> Gelló (mythologie lesbiote)

> Les Haugbui (mythologie norroise)

> Les Jiangshi (mythologie chinoise)

> Kákos (mythologie romaine)

> Les Momies (mythologie Égyptienne et similitudes Amérindienne « Incas, Aztèques » et Asiatique « Tibet, Chine, Japon »). Il s’agit surtout d’une mythologie tardive en partie issue des anciennes croyances, enjolivées par les romanciers puis, plus tard, par le cinéma.

> Nachzehrer et Aufhocker (mythologie germanique)

> Les Nukekubi (mythologie japonaise)

> Les Oupyrs, Baba Yaga (mythologie slave)

> Les Pontianak, les Kuntilanak, les Langsuir, les Matianak ou les Boentianak (mythologies malaisienne et indonésienne)

> Les Revenants (mythologie française)

> Les Vampires (nom familiarisé, issue des mythologies de divers endroits du Monde)

> Les Vrykolakas ("Vurculatsili en Aroumain" "Vârcolaci en Roumain" "Vukodlak en Serbe" "Vǎrkolak en Bulgare et Macédonien" "Vilkolakis en Lituanien" "Vourdalak ou Vrykolak en Russe et Urkainien") (mythologies slaves et balkaniques)

> Les Berbalang (mythologie malaisienne)

> Les Bunyip (mythologie australe)

> Les Draugar (mytologie nordique)

> Le Karnabo (folklore des ardennais) Le croisement d’un sorcier bohémien et d’une Goule

> Les Lagahoo (folklore de la Trinité-et-Tobago)

> Les Pishtaco (folklore andin)

> Les Valraven (mytologie danoise et scandinave)

> Et sûrement d’autres encore…

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