Désignation :
Jiangshi - (chinois simplifié)
Chiang Shi - (chinois traditionnel)
Geung-Si - (Cantonais)
Cu'o'ng thi - (Vietnamien)
Gangsi - (Coréen)
Phi Dip Chin - (Thaï)
Hantu Pocong - (Malais)
Vampir Cina - (Indonésien)
Famille :
Nécromorphe
Origine :
Mythologie Chinoise, avant de s'étendre dans tout l'Asie de l'Est.
Légende :
Les Jiangshi sont des cadavres verdâtre et animés, qui vivent reclus dans leur tombe ou dans une grotte durant la journée. Là où l’obscurité reste prédominante. Ils ne sortent qu’à la nuit tombée, afin de s’en prendre à toutes créatures vivantes, pour en absorber leur « qi » (leur force vitale). Ils sont, à ce titre, aussi bien apparenté aux morts-vivants (qui agissent par instinct) qu’aux vampires (qui ont conservé leur entière faculté décisionnelle). Et faute à leur rigidité cadavérique, ils se déplacent le plus souvent en sautillant, effectuant des bonds plus ou moins long selon leur degré d'empressement.
Selon un ancien concept repris par le taoïsme, le corps humain abrite trois forces spirituelles « hun » et sept forces vitales « pò ». Ainsi, ce phénomène de cadavre animé peut s'expliquer par le fait qu’une partie de ces forces vitales n'ont pas quitté en totalité le corps du défunt. Selon Yuan Mei, auteur de Zibuyu en 1788, les hun régissent l’aspects spirituels et l'intellect, alors qu’un corps habité par les seuls pò, s’affiche bête et méchant. Autrement dit, certains Jiangshi (guidés par le pò) fondraient tête baissée sur leur proies, tandis que d’autres (encore animé par un semblant de hun), seraient plus à même d’élaborer leurs attaques. Une autre explication plausible serait l'excès de souffle yang contenu dans la dépouille, ou à son inverse, le yin. Un évènement inhabituel lors de la veillée funèbre pourrait être les causes de la formation d'un Jiangshi. Comme un éclair qui viendrait frapper le corps sans vie, ou même un chat (plus encore s'il s'agit d'une femelle portante ou d'un chat noir) qui sauterait par-dessus ou dans le cercueil. Ce qui porte pour nom « transformation de cadavre » ou bianshi. A contrario, la possession du corps par un esprit se veut rarement envisagée.
Un autre type de Jiangshi reste le cadavre qui ne se décompose pas de façon dite « normale ». La coutume funéraire en Chine est généralement celle du double enterrement. De fait, au bout d'un temps définit pour que le corps soit réduit à l'état de squelette, les os se voient alors déterrés et replacés dans une autre tombe dites « définitive ». Quoiqu'avec l’avancée du Catholicisme, le cadavre non putréfié au moment du rassemblement des os peut, de nos jours, aussi être interprété comme un signe de sainteté ou de vertu du défunt et ainsi être laissé au même emplacement. Un point clé qui reste matière à polémique, en particulier lorsqu’il s’agit d’un mort anonyme dont personne ne défend le droit de la dépouille. D'autant plus que, d’un point de vue plus terre-à-terre, la décomposition imparfaite peut être accusée par un mauvais fengshui de la tombe. Et un cadavre positionné dans un mauvais fengshui peut générer un effet négatif et engendrer une mutation anormale ou une décomposition plus lente.
On prétend, par ailleurs, que les Maîtres taoïstes Maoshan des comtés de Yuanling, Luxi, Chenxi et Xupu, se voyaient pourvus d’un savoir leur permettant de ramener les cadavres de gens décédés loin de chez eux à cette état de demi-vie, pour qu’ils puissent recevoir plus digne sépulture dans leur village d’origine. Ainsi, une fois ramenés à cette état de mobilité, des volontaires les convoyaient, de nuit et parfois reliés entre eux par une corde, jusqu’à chez eux. Facilement reconnaissable, si comme chacun d’entre eux portaient un talisman collé sur le front. Un feuillet jaune marqué d’une suite de symboles. Ainsi le Maître taoïste, en tête, agitait une clochette ou frappait sur un gong pour éloigner les mauvais esprits, tout en avisant les éventuels voyageurs nocturnes de leur passage. Le plus gros dilemme restant celui de dénicher un abri avant le lever du soleil. Une fois fait, ces volontaires « les daoshi » retiraient les talismans qui permettaient aux corps de se déplacer et les appuyaient debout, contre un mur, jusqu’à ce que ne survienne la tombée de la nuit. Là où ils reprenaient la route. Ce, inversément au propagandes cinématographique où le Jiangshi s’affirme en tant que créature dangereuse, alors que le talisman, lui, permet de lui couper toute mobilité.
Facteurs à cette métamorphose :
Les causes qui permettent à ce spécimen de reprendre vie son particulièrement nombreuses. Entre autres :
Par l'utilisation des arts surnaturels, effectué par un Maître taoïste (un nécromancien)
Par la possession spirituelle du cadavre.
Si la dépouille absorbe suffisamment de force vitale (yang) étendue tout autour de son lieu de sépulture, pour lui permettre de revenir à la vie.
Si le corps d'une personne n'est plus régi par les trois hun, mais qu'une part des sept pò (types d'âmes) s'accroche à la dépouille. Le hun d'une personne est bonne, mais le pò est mauvais. Et quand la force hun quitte le corps d'un défunt, il ne reste alors plus que la po (oui oui, très drôle ! Je vous vois venir avec votre jeu de mots) qui prend le contrôle du corps de la personne et favorise sa matérialisation en Jiangshi.
Si la personne décédée n'est pas enterrée et que le corps se voit frappé par un éclair. Ou lorsque la personne est enterrée, mais qu'une chatte portant (ou un chat noir) saute dans ou sur le cercueil.
Quand l'âme d'une personne ne parvient pas à quitter son corps en raison d'une mort injustifiée, d'un suicide, ou simplement par décès subvenu lors d'un délit que ce dernier était sur le point de commettre.
Si une personne blessée lors d'une attaque de Jiangshi, se retrouve elle aussi infectée par le "virus Jiangshi" et se désagrège progressivement en ladite créature au fil du temps.
Pour un individu mis en terre depuis de longues années, dont le corps ne se décompose pas.
Généralités :
Leur apparence peut aller de la banale lividité cadavérique (cas d’une personne récemment décédée) à particulièrement horrifique (chairs en décomposition, voire en lambeaux, et ossatures apparentes), pour les cadavres ayant entamé leur phase de décomposition avant de devenir Jiangshi). À cela, ils restent reconnaissables de par leur peau blanchâtre ou verdâtre, découlant des micros-champignons et autres moisissures propres aux charognes. Leurs cheveux sont blancs et souvent longs, si comme la croissance se poursuit comme sur une dépouille normale. Il en va de même pour leur ongles. Ils sont à l’image même des animaux enragés et bondissent sur leur proie sans y repenser à deux fois. Néanmoins, leur raideur les empêche de plier les membres ou le corps de façon convenable, ce qui les contraint à se déplacer en sautillant lorsqu’il se hâtent, tout en gardant les bras tendus pour parfaire leur équilibre et accentuer leur mobilité.
Les Jiangshi émanant d’un maître taoïste portent, suspendu à leur front, un talisman en papier, le plus souvent jaune, guise de scellement (de conjuration). Ils revêtent, d’ordinaire, un mantelet (mandchou) et un chapeau caractéristique des Mandarins (fonctionnaire chinois de la dynastie Qing) ou des tuniques de Dames du palais pour les Jiangshi féminines. De plus en plus, le cinéma les exhibe aussi avec des joues fardées, dû à leur maquillage funéraire, ou des lunettes à soleil pour dissimuler leur yeux rouges.
Après avoir tué une créature vivante, ils ne se nourrissent en rien de sang ou de chair, mais uniquement du qi qui confère l’énergie vitale de tout un chacun. Une pitance essentielle, tant au maintien de leur longévité qu’à celui de leur puissance.
Protection :
Moins denses que la manière de former une telle créature, ils existent diverses façons d'en venir à bout ou éviter des attaques éventuelles:
Entre autres, les miroirs. Les Jiangshi sont terrifiés par leurs propres réflexions et s’enfuient lorsqu’ils s’y confrontent. (Comme quoi, même après le vie, le supplice du miroir se poursuit).
Le Jiangshi est d’ordinaire aveugle (manque de mélanine qui lui blanchi les pupilles). De ce fait, en vous recélant dans un coin, sans bouger, ni respirer, il peut passer à côté sans ressentir votre présence. (Manœuvre à éviter lorsqu’il s’agit de macchabés fraîchement décédés qui restent à même de discerner les formes)
L’abandon d’un sac de riz ou de haricots rouge seraient, apparemment, à même de captiver leur attention au point qu’ils se sentiraient obligés de vider le contenant pour compter le nombre y contenu.
Des objets élaborés en branches de pêchers. L’essence bénéfique de ce bois peut subjuguer les auras maléfiques qui guident le corps et dissuadent les mauvais esprits d’attaquer ou d'approcher. Cas préventif, un monceau de branche de pêcher de10cm, posé devant une porte, peu aussi le retenir à l'extérieur.
En cas d’attaque tardive, le chant d’un coq annonciateur de lever du soleil les poussent à se retirer à la hâte dans leur cache diurne.
Plus risqué, il apparait que de poser sept graines de jujube sur les points d’acupuncture dorsale du cadavre peu aussi porter ses fruits. Bien que cela semble tout aussi risqué que de lui boucher chaque orifice avec des noyaux de dattes.
Cas échéant, reste l’indétrônable feu, apte à repousser les pò et réduire le corps en poussière.
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